Les Suisses sceptiques à l'égard des vaccins


ZURICH - Les Suisses restent sceptiques à l'égard des vaccins. Seuls 43,5% y sont favorables et 57% sont d'avis que les enfants doivent surmonter les maladies infantiles avec leur propre défenses immunitaires. Le Parlement débat actuellement de la question.

Un cinquième de la population (20,6%) se montre carrément critique envers les vaccins et pense que cette question doit rester du libre arbitre des personnes. Ces résultats émanent d'un sondage conduit dans toute la Suisse par Isopublic sur mandat de l'entreprise pharmaceutique Pfizer. L'étude, menée auprès de 502 personnes âgée de 18 à 45 ans, comporte une marge d'erreur de 4,5%.

L'opinion est un peu plus nuancée pour les enfants. Quatorze pour cent des personnes interrogées estiment qu'il faut les vacciner contre toutes les maladies possibles et 67% soutiennent la protection contre un nombre restreint mais ciblé de maladies.

Le sondage révèle d'importantes différences entre la Suisse romande et alémanique: les Romands soutiennent à 90% la vaccination pour les enfants contre 77% des Alémaniques. Une obligation pour certaines maladies particulièrement contagieuses et dangereuses est soutenue par 61% en Suisse romande contre 19% outre-Sarine.

Complications méconnues

La dernière épidémie de rougeole entre 2009 et 2011 illustre les problèmes d'une sous-couverture de vaccination: sur les 681 cas recensés dans 21 cantons, 88% des patients n'étaient pas vaccinés. Et sur les 653 cas documentés par l'Office fédéral de la santé publique (OFSP), 10% ont fait l'objet d'une hospitalisation.

Certains cas graves de la rougeole peuvent développer une otite ou une pneumonie (5-15%) voire dégénérer en encéphalite (1 cas sur 1000), des complications connues de seulement 42,7% des personnes interrogées, selon le sondage.

La question est actuellement débattue au Parlement. Jeudi, le Conseil national a adopté une révision de la loi sur les épidémies qui octroyerait à la Confédération le pouvoir de déclarer obligatoire la vaccination de certains groupes de la population. Cette compétence est actuellement du ressort des cantons.


ATS, 9 mars 2012

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