Le Roaccutane, médicament de Roche, soupçonné d'être lié à des suicides
BALE - Le Roaccutane, médicament de Roche pour traiter des cas d'acné sévère, fait l'objet d'une procédure judiciaire en France. Ce raitement est soupçonné d'être à l'origine de plusieurs suicides chez des adolescents.
L'avocat français Gilbert Collard a assigné en justice le groupe pharmaceutique bâlois. Il a été saisi par les parents d'un jeune homme, qui s'est donné la mort. Ce dernier pourrait être victime du produit.
L'affaire sera traitée en mars. Elle a été relatée la semaine passée par les médias français et relayée mercredi par les quotidiens lémaniques "24 heures" et "Tribune de Genève".
Le Roaccutane, à base d'isotrétinoïne, une molécule dérivée de la vitamine A, n'est plus commercialisé en France depuis 2008, mais le emeure en Suisse.
Parmi les nombreux effets indésirables relevés sur la notice du produit, figurent des risques de dépression, d'anxiété et de suicide.
Le laboratoire rhénan, qui a publié mercredi des résultats annuels mitigés, souligne qu'aucun lien de cause à effet entre le médicament et des problèmes psychologiques n'a été établi. Et de rappeler que des états de dépression ne sont pas rares chez les adolescents, particulièrement chez ceux souffrant d'acné.
Raisons commerciales
Si le traitement n'est plus vendu en France, c'est pour des raisons commerciales, explique le groupe : "La décision n'a été prise ni pour des raisons de sécurité ni pour des raisons d'efficacité, mais suite à une réévaluation des produits de Roche, qui sont disponibles également sous forme de génériques. Le Roaccutane n'a été ni retiré ni rappelé", précise à l'ATS une porte-parole.
Pour les mêmes raisons, Roche a cessé sa distribution ces dernières années dans plusieurs pays européens, tels que l'Espagne, le Portugal, l'Allemagne et l'Italie, ainsi qu'aux Etats-Unis en 2009.
En Suisse, Swissmedic ne proscrira pas le médicament, car "ses risques sont faibles en comparaison de ses bénéfices", fait remarquer Joachim Gross, porte-parole de l'institut suisse des produits thérapeutiques. "Les risques sont à discuter avec le médecin, comme pour chaque médicament."
L'autorité de contrôle des médicaments indique néanmoins, dans sa lettre d'information de décembre dernier, qu'"un lien de causalité entre la prise d'isotrétinoïne et le suicide peut être envisagé". Mais aucune annonce d'effets indésirables suspectés reçue entre 2008 et 2010 ne faisait état de suicide ou de tentative de suicide.
Source ATS : 02.02.2011