Un composé de la grenade efficace contre la cécité liée à l'âge (étude)


FRIBOURG - La dégénérescence maculaire liée à l'âge (DMLA) est la principale cause de cécité chez les personnes âgées. Des scientifiques de l'Université de Fribourg (UNIFR) démontrent comment l’urolithine A, un composé naturel présent dans la grenade, peut préserver la fonction visuelle.

La dégénérescence maculaire provoque un déficit de la vision centrale qui se traduit par une difficulté à voir les détails. Elle est la principale cause de handicap visuel chez les plus de 50 ans, a indiqué jeudi l'UNIFR dans un communiqué.

La rétine, partie de l'œil qui détecte la lumière, a besoin de beaucoup d'énergie pour fonctionner. Cette énergie provient en grande partie des mitochondries, qui sont comme de petites centrales électriques à l'intérieur des cellules de la rétine et de l'épithélium pigmentaire rétinien (EPR).

Avec l’âge, les mitochondries se mettent à fonctionner moins bien, notamment en raison de dommages causés par la lumière frappant la rétine. "Non seulement elles se mettent à produire moins d’énergie, mais elles ne parviennent plus à nettoyer aussi efficacement les déchets cellulaires", explique Patricia Boya, professeure à l’UNIFR.


Perspectives pour les maladies liées à l'âge

"Cette altération entraîne l'accumulation d'agrégats de protéines et de mitochondries dysfonctionnelles, provoquant un effondrement intracellulaire qui déclenche la mort de l'EPR, ce qui conduit finalement à une perte de vision", ajoute la chercheuse, citée dans le communiqué.

Les scientifiques ont pu démontrer que l’urolithine A, un composé naturel que l’on trouve dans plusieurs fruits, notamment la grenade, peut jouer un rôle neuroprotecteur. Sur des souris atteintes de DMLA, l'urolithine A a permis de relancer le processus de nettoyage des cellules.

Le traitement favorise le bon fonctionnement des photorécepteurs et prévient la perte de vision. Cette découverte offre des perspectives intéressantes pour le traitement des maladies liées à l'âge telles que la DMLA ou même de la maladie d'Alzheimer, selon les auteurs.

Cette recherche a été menée en collaboration avec le Centre de recherche biologique Margarita Salas du CSIC en Espagne. Elle est publiée dans la revue BMC Molecular Neurodegeneration (DOI : 10.1186/s13024-024-00739-3).

Le 4 juillet 2024. Sources : Keystone-ATS. Crédits photos: Adobe Stock, Pixabay ou Pharmanetis Sàrl (Creapharma.ch).

Les dernières news

Inscrivez-vous à notre newsletter gratuite du vendredi