Médecine - Nouvelles perspectives pour les maladies inflammatoires de la peau (psoriasis, eczéma, lupus)
LAUSANNE - Une étude menée au CHUV de Lausanne ouvre de nouvelles perspectives pour les personnes atteintes de maladies inflammatoires de la peau comme le psoriasis, l’eczéma et le lupus. L’équipe a identifié des signatures immunitaires spécifiques liées aux mécanismes sous-jacents de ces pathologies.
Complexes par nature, les maladies inflammatoires de la peau résultent de dysfonctionnements immunitaires. L'équipe de Michel Gilliet au Centre hospitalier universitaire vaudois (CHUV) a analysé de multiples données génomiques issues de prélèvements de peau, identifiant sept signatures immunitaires distinctes.
Ces signatures correspondent à des voies immunitaires clés impliquées dans l'inflammation, selon ces travaux publiés dans la revue Nature Communications. "Nous avons cartographié les différentes maladies inflammatoires pour en identifier les voies immunitaires spécifiques", explique le Pr Gilliet, cité jeudi dans un communiqué du CHUV.
"Cette approche constitue un outil diagnostique crucial, notamment lorsque les évaluations cliniques traditionnelles ne suffisent pas", ajoute le chercheur. Identifier la signature immunitaire de la maladie pour chaque patient aide ainsi les médecins à choisir les traitements les plus adaptés. Cette approche personnalisée améliore considérablement les chances de succès thérapeutique, notamment chez les personnes résistantes aux traitements classiques ou nouvellement diagnostiquées.
Meilleure prise en charge
"Au CHUV, nous utilisons désormais cet outil dans notre routine clinique pour les patients atteints de maladies inflammatoires complexes ou résistantes aux traitements", précise Teofila Caplanusi, cheffe de clinique au Service de dermatologie du CHUV et première co-auteure de l'étude.
"Par exemple, pour un eczéma ne répondant pas au traitement habituel, obtenir un profil génomique en deux semaines nous permet d’ajuster la prise en charge et d'améliorer significativement les résultats et la qualité de vie", précise la scientifique.
Au CHUV, une plateforme intégrant des données moléculaires et cliniques est en cours de développement, avec pour objectif d'accélérer la prise en charge des patients par les cliniciens du Service de dermatologie. Par ailleurs, un réseau international est en train d’être établi pour partager cette cartographie moléculaire.
Le Service de dermatologie et vénéréologie du CHUV prend en charge environ 30’000 patients par année pour des maladies inflammatoires de la peau.
Le 19 decembre 2024. Sources : Keystone-ATS. Crédits photos: Adobe Stock, Pixabay ou Pharmanetis Sàrl (Creapharma.ch).