Recherches médicales - Des chercheurs explorent les mystères du vieillissement


GENEVE - Certains organes, comme le foie ou le rein, vieillissent plus vite que d'autres, à l'image de l'intestin. Une équipe composées de chercheurs des Universités de Genève (UNIGE) et de Berne (UNIBE) a voulu en connaître la raison. Ils ont mis en lumière un mécanisme qui pourrait apporter un début de réponse.

Le vieillissement est marqué par l'augmentation des cellules sénescentes, en d'autres termes, de cellules incapables de se diviser et ayant perdu leurs fonctions, rappellent l'UNIGE et l'UNIBE dans un communiqué diffusé mardi.

Même si le déroulement de ce processus fait l'objet de débats, il est cependant largement admis, notent les deux institutions, que les dommages causés au matériel génétique (ADN), qui s'accumulent avec le temps, sont à l'origine du vieillissement. Le lien entre les deux phénomènes n'est toutefois pas encore élucidé.

Les cellules disposent de système de réparation de l'ADN, afin d'empêcher un cumul de dommages. Pour les parties codantes de l'ADN, les erreurs sont détectées lors de la transcription des gènes. Les erreurs situées dans les parties non codantes de l'ADN, elles, sont repérées lors du renouvellement des cellules.


Grande différence entre les organes

Il s'avère que la fréquence du renouvellement cellulaire varie selon les tissus ou les organes. On parle de quelques fois par an pour les organes internes (foie, reins) et d'une à deux fois par semaine pour les tissus ou organes en contact permanent avec l'extérieur (peau, intestin).

Les chercheurs des universités de Berne et de Genève ont analysé "le lien potentiel entre le vieillissement plus rapide du foie et la fréquence plus faible de réplication de l'ADN de ses cellules". Pour mener leurs travaux, les scientifiques ont utilisé des jeunes souris et des souris plus âgées.

Les chercheurs ont procédé à une ablation partielle du foie des animaux. Ils ont ensuite pu observer, lors de la régénération de l'organe après ablation, "que les démarrages de réplication étaient beaucoup plus efficaces chez les jeunes souris que chez les souris âgées".

Selon eux, l'explication vient que l'ADN des cellules du foie des souris âgées, qui n'a pas été soumis à un contrôle d'erreur régulier, a accumulé, au cours du temps, une quantité importante de dommages, au point de déclencher un système d'alarme qui empêche la réplication de l'ADN.

Lésions cryptiques

Ce blocage dans la réplication des cellules provoque la dégradation de leurs fonctions. "Dans les cellules qui sont restées dormantes pendant de longues périodes, trop de lésions cryptiques de l'ADN se sont accumulées". Dans les tissus à prolifération rapide, bien moins de dommages s'accumulent.

"Notre modèle suggère qu'en réparant les lésions cryptiques de l'ADN avant le déclenchement de la réplication, certains aspects du vieillissement pourraient peut-être être évités", indique, cité dans le communiqué, le professeur Thanos Halazonetis, du département de biologie moléculaire et cellulaire de l'UNIGE.

Cette étude des universités de Genève et de Berne fait l'objet d'un article dans la revue spécialisée "Cell" (DOI: 10.1016/j.cell.2024.08.034).

Le 17 septembre 2024. Sources : Keystone-ATS. Crédits photos: Adobe Stock, Pixabay ou Pharmanetis Sàrl (Creapharma.ch).

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