Sandoz a vu son bénéfice net s'évaporer en 2024
ZURICH - Sinistré une nouvelle fois par des frais jugés non récurrents, le béhémoth de médicaments de substitution Sandoz a subi un tarissement presque complet de sa rentabilité l'an dernier. Le bénéfice net ne représentait plus qu'un petit million de dollars, contre encore 80 millions en 2023.
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La base de comparaison en 2023 avait déjà été lestée par des frais de séparation de 155 millions de dollars, ainsi que par des dépenses d'ordre juridique pour 576 millions. Sur l'exercice écoulé, les frais de justice ont représenté 601 millions et les coûts d'autonomisation atteint 348 millions. Les frais de restructuration ont été multipliés par deux et demi à 335 millions.
Le chiffre d'affaires a néanmoins enflé de 7,4% à 10,36 milliards de dollars (9,24 milliards de francs). La performance commerciale a été mue essentiellement par le segment biosimilaires (+28,8% à 2,85 milliards), pour lequel le groupe nourrit des ambitions élevées, quand les recettes du coeur de métier dans les génériques n'ont que marginalement pris de l'embonpoint, de pratiquement 1,0% à 7,50 milliards.
Apurée de tout élément considéré exceptionnel, la rentabilité s'est avérée plus flatteuse. La marge brute opérationnelle (Ebitda) de base a gagné de deux points de pourcentage à 20,1%. Le résultat afférent s'est conséquemment envolé de près d'un cinquième à 2,08 milliards de dollars. Le bénéfice net de base a bondi de 23,4% à 1,18 milliard, indique un compte-rendu diffusé mercredi.
Les actionnaires auront à se prononcer sur le versement d'un dividende de 60 centimes par action, agrémenté de 15 centimes sur un an.
Nonobstant une légère déception sur le front des recettes, la performance comble largement les attentes des analystes en matière de rentabilité ajustée. La rémunération des actionnaires s'avère, elle, parfaitement conforme aux expectatives moyennes.
Accès de modestie à l'orée de 2025
La direction brosse pour l'exercice entamé une feuille de route comprenant une croissance autour de 5% et une marge brute de base de l'ordre de 21%, hors effets de change, éventuelle application de droits de douane à l'importation au pays de l'oncle Sam, ou tout autre évènement imprévu. Le plan de vol à l'horizon 2028 reste inchangé, avec une cadence de croissance annualisée similaire à celle attendue pour 2025, ainsi qu'une extension de la marge Ebitda ajustée dans une fourchette de 24 à 26%.
Les analystes accueillent une performance honorable, assortie toutefois de perspectives plutôt timides. L'objectif de marge implique un excédent inférieur aux attentes du consensus avant même une éventuelle application de nouvelles taxes à l'importation aux Etats-Unis, note ainsi Laurent Flamme pour de la Banque cantonale de Zurich
Stefan Schneider, chez Vontobel, anticipe pour sa part un rebond de l'activité dans le coeur de métiers des génériques, susceptible de produire les ressources nécessaires aux lancements de biosimilaires agendés.
Après avoir nettement progressé en matinée, l'action Sandoz a cédé ses gains dans l'après-midi et clôturé en hausse de seulement 0,2% à 39,69 francs, dans un SLI en croissance de 1,26%.
Le 5 mars 2025. Sources : Keystone-ATS. Crédits photos: Adobe Stock, Pixabay ou Pharmanetis Sàrl (Creapharma.ch).